mardi 29 mars 2011

Moscou 4 : Gugue Ellen


UN VOYAGE QUI OUVRE DES PERSPECTIVES

ou

Le Gugu passe à l'Est (par la fenêtre)

épisode 4 : Gugue Ellen

Alors, il fallait bien que ça arrive… et bien que, par une fréquentation éhontée (et dispendieuse) des hôtesses d'accueil, j'aie essayé vaillamment de repousser l'échéance, je me suis finalement retrouvé devant mon stand.

Dans un premier temps, j'ai eu l'impression de m'être trompé d'adresse. On se serait cru dans un congrès JC Decaux ! Et vas-y que je te déballe des affiches en papier glacé par ci, des ustensiles publicitaires par là, cartes de visite et drapeaux… si le plafond avait été plus haut, il y aurait sans doute eu aussi un dirigeable Michelin.
Il y avait aussi de grandes photos de Kevin, sur le fond vert de rigueur. Il avait l'air content.
Je jette un œil sur Coach Thierry, pour voir s'il est conscient que, sous peu, il va devoir affronter la honte et la vindicte populaire, eu égard à la piètre qualité de ce que j'allais présenter… mais non, il est placide, interpelle les uns et les autres, on s'embrasse et on a l'air content de se retrouver…
Bon… je me motive ! Mon truc est génial : personne n'a, comme moi, pensé à illustrer son propos avec un arbre (un arbre !), avec des branches ! Et des racines ! Un superbe arbre marron… enfin, disons qu'il aurait été marron si je n'avais pas oublié mon taille crayon… ce qui fait que, bon, il est à moitié marron et à moitié orangeâtre (et comme plus ça allait et moins j'avais de mine, pour ne pas avoir à terminer mon tronc en bleu ou en rose, on peut dire que j'ai davantage hachuré que coloré…).
Deux idées formidables : les feuilles que je vais coller sont les feuilles de l'arbre et je vais forcer le jury à se mettre à genoux, au sens propre, en écrivant la partie du bas (les racines) tellement petit qu'ils n'y verront rien en restant debout.
Trop bon ! Faites appel à moi si vous voulez organiser quelque chose, expo, événementiel, stand au salon de l'agriculture, photos de mariage, je suis prêt à tout, voici ma carte !

Comme vous le constatez, le moral remontait en flèche quand toute cette belle mécanique soigneusement huilée a commencé à se gripper…
Je découpais des trucs, je les scotchais… et plus ça allait, moins ça allait. En particulier tout ce que je découpais était de traviole, mes bouts de scotch étaient de plus en plus entortillés… je n'avais pas la place pour coller les branches de l'arbre, qui dans une fabuleuse métaphore devaient symboliser les relations entre les différents aspects de mon travail.

Il faut faire une pause, je me dis… tu dois commencer à fatiguer un peu (rappelons nous que l'avant-veille j'animais un atelier à Charleroi, que la veille j'avais effectué le trajet Lille-Moscou et que je venais de passer la journée enfermé dans ma chambre d'hôtel pour essayer de faire figurer deux ans de boulot sur trois feuilles de papier canson… ceci comme week-end après une semaine de boulot de dingue, je vous passe les détails).
Alors, je jette un œil sur le boulot de mes compatriotes, histoire de me détendre et de socialiser un peu…
Il faut vous dire que j'avais été installé entre JR et Bobby (véridique) et je me suis pris à espérer très fort que ma miraculeuse sélection pour cette petite sauterie n'avait pas été motivée uniquement par ma ressemblance avec un autre personnage de la série…

JR, Bobby et Gugue Ellen…
Merde…
Je jette un œil sur Thierry… il a l'air d'avoir un certain sens de l'humour, bien décalé…
Maman ! Je me suis fait piéger à Moscou par un gang de fans des séries bidons des années 80 !
Heureusement qu'avec Virginie, sur le dernier stand, c'était Pascal et pas Paul, sinon, là, c'est sûr que j'aurais perdu définitivement pied.

Mon petit, il faut que tu te reprennes !
Je jette un œil sur le projet de JR, qui n'a rien d'un grand méchant… et là, je retrouve les images qui me sont familières, les avatars de @jyaire et de la @ClasseMasson, avec lesquels je clavarde chaque semaine et tente de les embrouiller dans leur partie d'échec contre les @Crotenaycycle3 d' @AmandineTer.
Ouf, tout ça c'est du solide !
Merci Jean-Roch, tu m'as sauvé et tu pourras continuer ton œuvre du salubrité publique Outre-Atlantique !

Bon, ceci dit, toute cette histoire m'avait secoué…
Bob était en train d'accrocher des casques romains dans tous les coins, Pascal et Virginie jouaient à la poupée et accrochaient des brins de laine partout… enfin bref, j'avais tout de même la sensation que mes perceptions étaient légèrement altérées…
À ce moment là, le signal du départ a été donné…

Visite de Moscou en bus !

Génial, ça allait me changer les idées…
Le seul problème c'est qu'à travers la vitre, on ne voyait rien (saleté, buée… on n'a pas tellement profité de la vue sur les chefs-d'œuvres architecturaux).

Et puis, tout d'un coup, on s'est retrouvé propulsés sur la place Rouge, un peu exsangues, au milieu de ce décor bizarre et hétéroclite… (une chose est certaine c'est que je ne confierai pas l'aménagement de mon charmant village provençal typique à un urbaniste russe).
Bon. On erre un peu là au milieu, mais quelque chose n'allait pas…
Et puis tout à coup, j'entends un son s'échapper des lèvres de Virginie, qui se trouvait là, les bras ballants comme moi.
Je me penche (je suis un peu sourd…) et je perçois les mots suivants, à imaginer avec l'accent du Sud-Ouest :
  • Il faut qu'on mange quelque chose…
Et c'était ça :

On avait la dalle !!!

À ce moment, un esorte de signal atavique muet a été lancé, et on s'est tous lancés à la poursuite de notre coach… lui, il sembrait avoir une idée précise de l'endroit où il voulait aller mais pas d'idée très claire relative à la manière de s'y rendre … et comme c'est une personne assez vive et que nous étions tous, à des degrés divers, plus ou moins diminués, nous avons eu du mal à le suivre…
Finalement, nous avons réussi à atterrir dans un restau, dans lequel quelques rasades de la boisson locale et un bon bol de bortch ont eu vite fait de remonter le moral des troupes…

Mais nous avions tout juste bu notre quatrième… euh, non, on s'était bien restaurés… quand soudain : Banzaï il a fallu repartir au pas de charge pour rejoindre nos bus, juste à temps, avant d'être irrémédiablement abandonnés.
À l'hôtel, nous avons retrouvé Laurence de Penny Lane… elle semblait avoir eu quelques soucis pour rejoindre l'hôtel. Elle semblait se plaindre d'avoir eu à traverser Moscou dans un taxi conduit par un Tchétchène bourré qui lui avait déclaré en cours de route :
    1. qu'il n'acceptait pas sa carte bleue
    2. qu'il ne connaissait pas l'adresse de l'hôtel
Comme elle ne connaissait pas elle non plus l'adresse, ni le nom de l'hôtel, elle semblait avoir trouvé ça légèrement stressant !
Ah ! Ces occidentaux gâtés, qui s'inquiètent pour un rien !

Bon, tout ceci s'est arrangé finalement par un coup d'American Express magique de Thierry, et nous sommes allés picoler un peu… euh… non, ce n'est pas ce que je voulais dire… nous sommes allés deviser et échanger d'importants renseignements à propos des dernières mises à jour de Microsoft Office 2010.

Enfin, pour ma part, j'étais pas mal éprouvé par tout ça, et j'ai eu le bonheur de trouver quelques messages et tweets de soutien qui m'ont fait beaucoup de bien… et là, je ne déconne pas !

Alors merci à leurs auteurs, ils se reconnaîtront, et je leur dédicace ces quelques lignes…

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