lundi 18 avril 2011

le chapitre 20

Voici le chapitre 20…

Dans ce chapitre, Manu va se retrouver un petit peu déphasée.
Évidemment, avec tout ce qui lui est arrivé, on comprend qu'elle ait un peu de mal à trier ses mails.

Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Héhéhé… pour en savoir plus il faudra lire le chapitre.
Et surtout, ne sautez pas des pages pour prendre de l'avance. Je ferai un contrôle pour voir si vous avez tout lu correctement.

Évidemment, si (par inadvertance) vous n'êtes pas encore abonnés, vous prenez du retard !
Écrivez moi vite à l'adresse case.gugu@gmail.com : je vous enverrai le début du roman et vous inscrirai pour que vous ne loupiez pas la suite.

Et à bientôt pour le 21…

jeudi 7 avril 2011

épilogue


UN VOYAGE QUI OUVRE DES PERSPECTIVES

ou

Le Gugu passe à l'Est (par la fenêtre)

Épilogue

  • Chérie, j'ai écrit une petite histoire sur ce que j'ai fait quand je suis allé à Moscou. Tu voudrais la lire ?
  • Hmm… c'est quand tu es allé en Belgique ?
  • Heu… non, Moscou, tu sais, euh… la Russie. Nuoc Nga.
  • Ah ? Tu es allé en Russie ? Tu n'es pas allé voir les femmes ?
  • Heu… non.
  • Ah.
(…)
  • Bon, alors, si tu veux, tu peux aller la lire, c'est sur mon blog… C'est rigolo… tu m'entends ? Tu pourrais baisser un peu le son, là, parce que ce mec, là, il chante vraiment comme une casserole.
  • (…)
  • Alors, heu…
  • Attends c'est mon tour de chanter.
  • Oui, chérie, je t'aime !
  • Chut !

And That's All, Folks !

mercredi 6 avril 2011

конец




UN VOYAGE QUI OUVRE DES PERSPECTIVES

ou

Le Gugu passe à l'Est (par la fenêtre)

épisode 10 : конец


Ayant retrouvé mes esprits… euh… mon chemin, j'ai rejoint les autres, et il a fallu démonter les stands : j'ai foutu à la poubelle ces satanés bouts de papier, gardant tout de même les lettres et le soleil colorés, qui avaient fait mon heure de gloire : on se console comme on peut…
WWWWAAA…
Hum… oui, oui je ne vais pas recommencer, un peu, ça va…

L'après-midi, nous avions quartier libre, pour nous reposer ou aller visiter Moscou… j'avais bien envie de choisir la première option, mais bon, on ne vit qu'une fois, alors je me suis remué et j'ai rejoint un petit groupe d'explorateurs franco-belge.
Alors, ce qui est bien, c'est que là, on n'a pas eu à réfléchir, aucune décision à prendre : le Flamand nous a managés. Station de métro (avec panneaux indéchiffrables en cyrillique, allez une fois, on va par là, à droite, attention, ici il y a des pickpockets, gare à vos portefeuilles… hop, droite, gauche, droite, gauche… on fait le tour de la place Rouge et c'est l'heure de repartir. Je ne sais pas s'il fait pareil avec ses élèves, mais dans ce cas les miens doivent avoir un net avantage du point de vue de l'autonomie…
En passant, vous noterez un petit détail amusant : le bonhomme était allé trois fois à la Place Rouge aux trois moments réservés au tourisme pendant la durée du forum. Alors, si vous voulez un conseil, si vous allez à Moscou, n'allez pas tout le temps à la Place Rouge quand vous voulez visiter la ville.
C'est moche. Et surtout plein de bâtiments très mal assortis.
Comment ça, je dis du mal ?

Ceci dit, nous n'avons pas perdu notre temps, car BB (Benjamin de Bruxelles) nous a fait découvrir, devant le Kremlin, sur le tombeau du soldat inconnu, des applications Windows Phone… (dont une, du plus grand chic, distinguée et très appropriée en la circonstance… ouin ouin ouin ouin !).

Après une courte réflexion métaphysique sur le sens de la vie, il a fallu repartir au triple galop : il était temps d'aller se faire belles pour la soirée de gala.
Moi, je n'avais pas grand chose à faire, vous savez, un rien m'habille.
J'en ai profité pour faire une bonne sieste.
À l'heure dite, j'ai passé ma veste sur mesure, made in Viêt-Nam. Elle est jolie, mais j'hésite toujours à la mettre parce qu'ensuite, comme le tailleur a oublié de mettre une doublure à l'intérieur, je n'ose plus l'enlever (on voit toutes les coutures, ça casse l'effet classe…): il faut être bien certain qu'il ne fera pas une chaleur de tous les diables. Bon, j'ai fait le choix de sacrifier mon confort et j'ai endossé la veste.

Bon, je ne vous raconte pas le trajet en bus, vous connaissez (tout de même, dans Moscou, les rues avec six voies de chaque côté, c'est impressionnant).
On se pointe dans la palace, et, bon, on a beau s'habituer et prendre facilement des goûts de luxe, là, je dois dire que c'était vachement chouette… on ne savait pas trop sur quel pied danser, mais finalement, on s'est installés. Et rapidement, comme par une sorte d'enchantement, des petits verres évasés à la forme caractéristique ont fait leur apparition.
Les tables étaient déjà bien pleines, alors, tout en nous désaltérant, nous avons pris soin de repérer les rares surfaces horizontales libres, pour nous débarrasser des monceaux de nourriture que nous nous attendions à voir se déverser sur nous.

Une sympathique vieille dame avec laquelle j'avais papoté pendant l'expo, est venue s'installer pas loin de nous. Elle s'était présentée comme une journaliste russe, en un excellent français.
Charmante.
Charmante, mais il s'est avéré peu après qu'elle n'avait pas à être là, et elle s'est discrètement mais fermement fait virer… j'ai alors réalisé qu'elle était restée très vague relativement à ce qu'elle était censée faire là.
C'était une pique-assiette.

Ceci dit, ce n'est pas ça qui allait gâcher notre joyeuse humeur : nous avions droit à un dîner spectacle, avec des dames drôlement habillées et drôlement décolletées qui se trémoussaient dans des costumes colorés et extravagants.
C'était très… esthétique.
Hum… enfin… ça aurait pu l'être, s'il n'y avait pas eu les deux immenses photos de Kevin la tête à claques, immenses et sur l'habituel fond verdâtre. La plus grave erreur de Microsoft depuis Vista, selon moi.
Enfin, le spectacle multicolore a pris fin, avec l'impressionnante traversée de la salle par une des danseuses, accrochée à un câble, juste au dessus de nous.
Bon, on avait envie de se marrer, alors on a suggéré d'accrocher les lauréats de l'épreuve et de les envoyer sur scène par la même voie, en sens inverse. Habillés de la même manière ? Non, on y avait pas pensé, ç'aurait été marrant.

Les organisateurs avaient dû voir la veille que le truc des photos de nous marchait bien… alors, ils en ont remis une couche.
Bon, alors, nous, du coup, on était content.
Et en plus on ne voyait plus Kévin sur fond verdâtre… c'est le genre de truc, quand ça s'arrête, tu te sens forcément heureux de vivre. Ça doit être un truc de com'.
  • Ho ! Regarde, là c'est toi !
  • Ah ! Ouais, mazette ! J'avais pas vu le photographe, sinon je me serais recoiffé et j'aurai rentré mon pan de chemise.
  • Tu buvais de la vodka aussi dans le salon, devant ton stand ?
  • Non, non, ça c'est de la Badoit.

Alors, évidemment, là, on est venu nous dire que tout le monde était formidable, et qu'en plus on allait décerner les prix aux plus formidables parmi les formidables. Moi j'aime bien… mais ce qui m'embête, c'est que depuis mon retour, j'ai beau faire, plus personne ne me dit que je suis formidable, et… ça me manque !
Bon, je ne vais pas chialer, je suis un homme, tout de même !
Enfin, bon, si jamais ça vous tente…

Alors, en ce qui concerne le palmarès, je vais distinguer deux catégories. Les Français, et les autres.
Eh ! Bien… en ce qui concerne les autres, absolument aucun des trucs que j'avais remarqués n'a été sélectionné…
Seule la petite Tina Turner Roumaine a eu droit à un accessit… je suis content pour elle, elle pourra montrer son joli stand à Barack Obama, s'il est là. Et s'il n'a pas autre chose à faire.
Bon, alors, il faut tout de même que je vous dise qui a gagné le prix spécial Microsoft (celui que j'avais peu de chances, somme toute, de remporter, en utilisant Openoffice sous Linux). Alors, devinez ?
Non ?
Si !
Non, là, je ne te crois pas, c'est un truc que tu fais exprès, un genre de gag à répétition…
Je te dis que c'est lui !

And the winner is…

THE QR CODE

wwwwwwwaaaaaaaaaaooooooouuuuuhhhhhhhh !!!!

Il faut le vivre !

Allez, je suis bon prince, je suis content pour lui et pour l'unité de la Belgique… (le Flamand et le Wallon tombant dans les bras l'un de l'autre, ça, en plus, ça va me faire une photo collector)



Et pour ce qui est du prix des exposants…

I consider it a challenge before the Human Race
And I ain't gonna loose !

WWWWEEEEEEEEEEE AAAAARRRRREEEEE TTTHHHEEEE…

Ah ? J'avais dit que je chanterais pas ça ?
Bon, dommage…

Jean-Roch, on sentait bien qu'il avait mis tout le monde dans sa poche, avec son accent français à couper au couteau et son très chouette projet de classe. Alors, c'est de circonstances, on va plutôt lui dire :

Yes You Can !

Tu vas mettre l'Amérique à tes pieds.
(et surtout ne prends pas de cours d'anglais… tu feras la bise à la Classe Masson de ma part, parce que vu que c'est un blog interdit aux moins de 18, il ne viendront pas lire mes sornettes)

Ensuite, pour la fin de la soirée, je tiens à faire ici un démenti formel.
Toutes sortes de bruits ont couru, comme quoi je me serais dandiné en compagnie de Danoises et de Slovaques, que je me serais compromis à faire la chenille en long et en large (la chenille, non mais vous avez vu ma tronche?) et qu'en compagnie de certains excités, j'aurais fait du tapage sur le dance floor. Et même (!) que j'aurais dansé avec la pique-assiette qui avait réussi à rentrer malgré les forces de l'ordre.

Vous y croyez, vous ?

Moi, je ne me rappelle pas du tout de ça. Ce que je pense, c'est que j'ai dû sortir mon pc que j'ai toujours avec moi pour ne pas perdre mon temps à des billevesées, et répondre à mon courrier électronique.
Enfin, je ne suis pas sûr…

Mais une chose est certaine, c'est que je n'ai pas fait toutes ces choses.
Et pour une bonne raison.
Il était inutile de faire le mariole pour se faire remarquer, parce qu'il aurait été vain de vouloir voler la vedette à l'espèce de dandy en costume gris, quatre poils au menton, chemise ouverte et chaussures de sport Puma Jaune Vif qui dansait la kalinka au milieu de l'assistance ébahie.

конец

lundi 4 avril 2011

Moscou 9 : Et j'ai crié ! Crié !


UN VOYAGE QUI OUVRE DES PERSPECTIVES

ou

Le Gugu passe à l'Est (par la fenêtre)

épisode 9 : Et j'ai crié ! Criééééé !

Le lendemain, c'était le dernier jour du forum.
Le matin, on a d'abord eu droit au conférences… vous vous rappelez, hein ? Le truc avec le super speaker et les gens qui adorent les profs parce qu'ils sont des gens géniaux. Eux. Pas les profs. Enfin, si, les profs aussi…
Quoi ? Vous ne comprenez rien à mon charabia ? Bon, alors, écoute, si tu voulais comprendre, t'avais qu'à lire correctement les épisodes précédents.
Toc !
Alors là… je dois dire : respect !

Respect !

Non, parce que, les confs, bon, pas terribles, mais il y en a une qui a réussi à subjuguer tout les concurrents. Et moi aussi, si, si ! (Et pourtant, moi, on ne me subjugue pas si facilement que ça… quoi ? Les petites Slovaques ? Bon, écoute, moi, je te raconte mon truc, c'est pas pour que tu viennes foutre la pagaille avec tes questions à la noix, okay?)
Alors, la conférencière, elle commence à nous remercier, et à nous dire qu'on est les géniaux parmi les géniaux… nous, on commence à s'habituer, et, euh… on aime bien ça.
Et là : Tada ! Elle nous sort le Powerpoint de la suite Microsoft Office 2010 de la mort qui tue !
Pas des photos de Kevin, non : des photos de nous ! Oui, de toi, de toi aussi et de toi, toi et toi… non, toi, tu y étais pas. Moi non plus, d'ailleurs.
Stupéfaction dans la salle. Nous on aime s'entendre dire qu'on est fantastiques en se regardant en photos sur écran Maxi Géant.
Et puis, bon, le diaporama devait avoir une fin, et on ne pouvait pas avoir des photos de tout le monde… mais c'était nous. NOUS. Et puis… ils avaient gardé le meilleur pour la fin : une magnifique photo de deux profs, heureux, innovants, géniaux, rayonnants, une grande et large image de pur bonheur pédagogique, fixe…
Devant mon stand !
Au dessus des deux collègues rayonnants, se détachaient les lettres colorées et découpées au ciseau de gaucher :

H Y P E R S C H O O L

WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!

Moi, vous me connaissez, je suis modeste, mais tout de même :

WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!

Et heureusement que la délégation britannique m'avait donné la veille un aperçu peu glorieux de ce que ça pouvait donner, sinon, c'est sûr, je me serais mis à chanter : We are the Champions, my Friend !

Bon, du coup, là, j'étais bourré d'adrénaline.

La conférence d'après m'a calmé…
Devinez ce que c'était ?
Non, pas les QR codes, non, ça ne peut pas être ça à chaque fois !
C'était les deux Suédois coincés de la veille, que venaient en remettre une couche sur comment déchaîner une créativité sauvage et échevelée avec les outils Windows.
Moi, avec l'adrénaline (et j'ai crié, crié, adrénaline…) j'étais un peu survolté, alors leur angle d'attaque balai dans le cul ne me satisfaisait guère… je me suis défoulé en me foutant de leur poire sur Twitter… ce qui m'a donné l'occasion de recevoir un tweet délicieux de Coach Thierry, me disant «Il faut savoir apprécier la façon qu'ont les Scandinaves d'exprimer leur enthousiasme tout en retenue».
Je l'adore.

Bon, ensuite, nous sommes allés manger, et je me suis retrouvé à table à côté d'un monsieur, qui avait un discours fort intéressant sur l'évaluation par compétences.
J'aurais bien devisé avec lui, mais il s'était fait alpaguer par quelqu'un d'autre, qui lui vantait les mérites de l'évaluation à la française, et en particuliers ceux du bac… beurk !!! Moi, j'étais un peu handicapé par mon otite, j'avais un peu du mal à suivre la conversation, mais j'ai tout de même réussi à lui toucher quelques mots de notre fabuleuse association e.l@b http://www.facebook.com/elabfb et je suis bien certain que l'idée l'a interpellé… comme tous ceux à qui j'en ai causé (et qui ont écouté).

e.l@b rules !

Ensuite, après le repas, je me suis perdu.
J'avais perdu le reste de la délégation de vue, et je ne retrouvais plus mon chemin. J'ai donc demandé à plusieurs personnes, après avoir vérifié qu'elles comprenaient l'anglais…
  • I'm cherching the Microsoft Forum… you know ? The teachers ?
Toutes les personnes à qui j'ai posé la question m'ont regardé bizarrement, d'un air de ne pas comprendre… et là, vous imaginez le stress !
Perdu dans un hôtel ! What a shame !

Il m'a fallu un moment pour réaliser que je me trouvais déjà dans la salle du forum… mais que simplement j'étais entré par une autre porte.
Que d'émotions !
Quoi ? Pourquoi vous me parlez de vodka, là ? Je ne vois vraiment pas le rapport !

dimanche 3 avril 2011

Moscou 8 : Vous prendrez bien un petit dessert ?


UN VOYAGE QUI OUVRE DES PERSPECTIVES

ou

Le Gugu passe à l'Est (par la fenêtre)

épisode 8 : Vous prendrez bien un petit dessert ?

Le soir, après l'habituel parcours du combattant en bus, il fallait que nous allions manger. Premier problème… repartir hardi petit, après avoir vaguement eu la possibilité de s'étendre et d'envoyer quelques messages.
Second problème, Thierry ne serait pas là : il avait rendez-vous avec son cousin. Vous me direz que ce n'est pas un problème… mais si ! Car nous nous trouvions dans un état de déresponsabilisation avancé (aller là où on nous dit d'aller, faire ce qu'on nous dit de faire, avec comme seule initiative choisir des plats dans un menu de temps en temps). Et là, soudain, il allait falloir se rendre aux repas régionaux… on se sentait un peu abandonnés.

Mais nous avons été courageux, et nous avons réussi à grandir, à nous débrouiller tous seuls pour nous rendre au restaurant ! A chaque jour sa petite victoire !
Autre point positif : nous étions assez près du restaurant pour y aller à pieds, donc pas de bus ni d'embouteillage ! Youpi !
Courageux, nous avons donc cavalé dans la neige, avec nos petits escarpins vernis, pour nous rendre à ce fameux repas «par groupes».
C'est un concept intéressant, cette idée de faire dîner les gens par groupes locaux, et ça a dû être pensé par de fameuses têtes pensantes, spécialisées sans doute dans les ressources humaines. Je dis ça, parce que nous, nous n'avons pas tout compris. L'idée paraissait simple, renforcer les réseaux locaux par des moments conviviaux en petits groupes…
Super !
Bon, alors le fait que l'intégralité des participants du Forum se soit retrouvé dans le même petit groupe que nous, c'est ça qui me paraît complexe et vraiment révolutionnaire comme idée… si je demande qui il y avait dans les autres groupes on dira que je fais du mauvais esprit, alors je ne le demande pas.

Alors, là, notez bien sur un petit bout de papier le détail suivant, pour être sûrs de bien vous en rappeler pour la suite, c'est important pour la compréhension de l'ensemble.
Lorsque nous sommes arrivés au restaurant, les tables étaient entièrement couvertes de plats… c'était une sorte de buffet.
Nous avons tous pris quelques petits verres d'eau minérale locale, comme à tous les repas, comme apéritif. Et ensuite, nous avons commencé à picorer dans les plats qui se trouvaient disposés sur la table.
Nous papotions aimablement, l'ambiance était cordiale et les petits verres de… d'eau agréablement parfumés.
Et on nous apporta un nouveau plat…
Nous, on discutait, et avec les petits verres là, on n'a pas fait attention, sur le coup. Mais, si vous regardez votre petit papier, vous comprendrez sans doute le problème…
Eh ! Oui… la table était préalablement recouverte de plats, et ce dès notre arrivée.
  • Tiens, je te passe le plat, goûte, c'est excellent.
Le suivant, évidemment, il ne sait pas non plus quoi faire du plat, et il fait le même coup à son voisin. Etc…
Forcément, au bout d'un moment, le subterfuge devient un peu gros (qui est gros?) et il y en a un qui reste avec le plat dans les mains… on dira qu'il se trouve comme un c… hum, comme un imbécile.
Là on rigolait tous… sauf le… l'imbécile en question.
Bon, nous ne sommes pas des bêtes, et donc, après s'être bien foutu de lui, on se serre les coudes et on serre nos assiettes, et on lui fait une petite place pour qu'il se débarrasse du plat.
Mais, pendant ce temps, les serveurs nous avaient non seulement rempli nos verres de vin rouge, pour affaiblir notre vigilance, mais aussi refilé encore deux ou trois plats supplémentaires.
Et vas-y que recommence le jeu des chaises musicales, mais là on avait de plus en plus de mal à refiler les victuailles, plus personne n'était dupe.
On se retrouve tous avec plus ou moins un ou deux plats sur les bras. Toutes les surfaces horizontales du restaurant étaient encombrées et les convives des tables voisines étaient confrontés au même problème…

C'est là que se pointe notre ami Benjamin de Bruxelles, en pleine forme, les cheveux en pétard et le Windows Phone à la main.
  • Salut la France !
Nous, on était contents de le voir arriver, on l'invite à venir papoter un moment, et là, grave erreur… il accepte.
Il s'assied, et se retrouve instantanément avec un plat dans chaque main plus un ou deux sur les genoux, que nous avions déposés là en profitant de son manque de vigilance.
Ça a détendu l'atmosphère, on se sentait plus à l'aise, moins encombrés, et nous avons pu le soumettre à un feu nourri de questions concernant les dernières mises à jour logicielles de la suite Office.

Ceci dit, malgré cet intermède, le flot de nourriture ne se tarissait pas, et nous avons commencé à avoir des craintes pour notre intégrité physique et mentale.
Robert, en particulier, se rapprochait de plus en plus de l'explosion, au fur et à mesure qu'il sentait que la coût de toutes ces victuailles commençait à se rapprocher dangereusement du PIB des nations les moins favorisées.
Même le sujet passionnant de la suite Office ne parvenait plus à le dérider.

À ce moment, la délégation britannique s'est mise à chanter. Et nous avons compris qu'il allait falloir rapidement battre en retraite face à toutes ces vicissitudes morales, physiques mais surtout à cause de cette atteinte au bon goût.
Ce fût donc la débandade, toute l'équipe se ruant vers la sortie dans un chaos total, après avoir glissé les plats sous la table et tandis que les serveurs nous couraient après pour nous refiler les desserts que nous avions oubliés et tandis que les Brits hurlaient We are the Champions.

Oh ! My God !

Nous avons ensuite erré, par petits groupes hagards et désorganisés de deux ou trois pèlerins, pour regagner le havre de paix de notre hôtel.

L'air frais et revigorant du printemps moscovite nous a remis les idées en place, et nous avons pu papoter tranquillement, Laurence @frompennylane et moi, en essayant de ne pas nous perdre sur le chemin de l'hôtel.
Et c'est là que, pataugeant dans la neige et la gadoue, la dite Laurence m'a affirmé sans rire qu'elle n'était pas une aventurière. Elle qui deux jours avant se trouvait perdue dans Moscou, seule et sans idée de son adresse de destination, dans un taxi conduit par un Tchétchène ivre mort et peu accommodant.

samedi 2 avril 2011

Moscou 7 : Waooouuuhhh !!!


UN VOYAGE QUI OUVRE DES PERSPECTIVES

ou

Le Gugu passe à l'Est (par la fenêtre)

épisode 7 : Waooouuuhhh !!!


Le lendemain, nous nous sommes retrouvés le petit matin blême moscovite… pas assez dormi, impossible de déjeuner à l'hôtel car il était trop tôt, Il a fallu remonter dans les fameux cars qui nous attendaient devant d'entrée de l'hôtel, et grignoter le contenu d'un petit sac en plastique qui nous avait été distribué dans lu hall pour le petit dej'…
Je pense qu'en apercevant les véhicules, tout être normalement constitué a dû ressentir un frisson, à l'évocation de la possibilité de se retrouver dans un bouchon à nouveau, comme la veille…
Mais tout s'tst bien passé, et après avoir pris un café, nous sommes allés nous installer confortablement dans les fauteuils moelleux de la salle de conférence…

Plusieurs personnes se sont succédées pour nous faire des speechs… la chose la plus notable était l'introduction vibrante fait par le speaker : «Ladies and Genlemen, please welcome the Great Director of Microsoft Univers antenne de Moscou…»
Il était tellement bon qu'on avait envie de pousser des vivats avant même les discours…
En revanche après les discours la salle se trouvait nettement moins enthousiaste…
Le message, je vous le résume : «alors, vous comprenez, mes parents étaient des travailleurs, voire même des éducateurs comme vous, et ils m'ont appris que je devais bien travailler à l'école si je voulais devenir quelqu'un de formidable… et je suis devenu quelqu'un de formidable, et c'est grâce à eux, donc grâce à vous, donc vous êtes formidables.
Et en plus, si vous êtes ici, c'est qu'on est allés chercher les meilleurs, donc vous êtes hyperformidables !

Moi, ça me parait logique.

Et puis, bon, en fait, moi, si quelqu'un vient me dire que je suis formidable, je ne chipote pas, parce que c'est toujours bon à prendre…

Après la pause café, on a continué sur ce petit train train, la pêche du speaker et la brosse à reluire nous empêchant de nous assoupir tout à fait.
On a tout de même eu droit à un petit show de John Davitt, un excellent orateur venu nous parler… de QR codes… On aurait pu craindre le pire, mais il était marrant (lui), et a eu pas mal de succès lorsqu'il a utilisé un iPad puis un iPhone (super provoc dans ce forum ToutPetitDoux… quoiqu'un peu gentillette tout de même).

La matinée s'étant ainsi terminée agréablement, et après un bon repas nous nous sommes rendus aux ateliers…
Étant donné que ce n'est pas vraiment l'heure de la journée où je suis le plus performant, j'ai échoué par mégarde dans un atelier où John Davitt s'est mis à parler… des QR codes ! Il faut croire que c'était mon destin…
Là, vous allez me dire que ce n'est pas crédible cette histoire de QR codes… mais si ! J'ai des témoins.
En plus, Davitt était nettement moins drôle que le matin… croyez moi, le début d'après-midi, ça n'est pas vraiment le moment idéal pour donner le meilleur de ce que nous avons. Surtout quand il y a du pinard à table…
Bon, alors, heureusement, il a ensuite réellement lancé son atelier, à partir d'un générateur de situations aléatoires…
Notre groupe a hérité du sujet suivant : «Créer un morceau de musique Blues sur le thème des roches sédimentaires».
Alors, au début, on est partis sur des trucs techniques (logiciel machin, recherche truc), et puis on était serrés autour de tables mal foutues… alors, ensuite, avec Thierry le Coach, nous avons réussi à faire installer le groupe sur la moquette et hop ! Le travail a démarré…
Une dizaine de personnes dynamiques et motivées qui se lâchent, ça booste… avec Benjamin le Bruxellois à la technique, téléchargement d'un logiciel de prise de son, recherche Wikipedia pour trouver des mots clés, brainstorming, courir partout dans la salle pour récupérer de quoi faire des bruitages, trouver le titre de la chanson (From the Rocks to the Blues – des roches à un Blues – pas mal non?) une base rythmique et des paroles scandées basées sur le vocabulaire des roches sédimentaires…
On a fait écouter le résultat à la salle, avec accompagnement rythmique, divers bruits avec bonbons évoquant l'eau, des playmobils pour le côté organique (bon, on fait ce qu'on peut) et on a terminé par l'élément de surprise, en balançant tous les bonbons sur l'assistance, sous les applaudissements !!!
WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!!!!
On était tous à fond !
Putain, quand je pense que je pourrais avoir eu, une fois, une seule fois dans toutes mes études, un prof ayant pensé à faire un truc comme ça, qu'est-ce que ça aurait été bon !!!
WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!!!!
Et qu'est-ce que ça aurait suscité comme vocations dans cette classe ! Le petit Benjamin serait devenu un grand ingénieur du son, il y aurait au moins quatre ou cinq chercheurs en Géologie (Las ! Je repense à mes cours de géologie d'une chianteur incommensurable, qui m'ont dégoûté de la SVT alors que c'était ma matière préférée), des musiciens, Thierry serait vendeur de bonbons et moi concepteur chez Playmobil, et nous aurions un chanteur de renommée internationale.
WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!!!!
Ah ? Il faut que je me calme ? Pardon…
Oui mais tout de même, comme l'atelier d'après n'était pas terrible, il faut que j'en profite un peu, hein ?
WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!!!!

Oui, parce que l'atelier d'après était présenté par deux Suédois avec 2 de tension, une nana et un mec qui était tellement contracté qu'on aurait cru qu'il avait un manche à balai dans le…
Quoi ? On ne peut pas dire ça ici ? C'est un blog éducatif… ouais mais là, on venait de dire que la créativité, s'exprimer et tout ça, c'était bien, alors je croyais que…
Ah ? Pas ici ? Bon. Tant pis… mais tout de même grmblgrblm…
Quoi ? J'arrête aussi de marmonner ?

WWWWWWWAAAAAAAAAAOOOOOOOUUUUUHHHHHHHH !!!!!!!

Je la ferme ou vous me virez ? D'accord.

En bref, pas terrible, et le truc c'est que le titre de l'atelier c'était «Comment mettre en œuvre les outils Windows pour développer la créativité en classe».
Bravo ! Si j'étais Bill Gates, je les sacquerais de mon forum. Ah ? C'est plus Bill Gates ? Bon, tant pis…
Heureusement, je m'étais offert un smartphone avant de partir, alors j'ai pu me foutre de la poire des deux Suédois et de leur balai dans… (hum) en live tweet. Ensuite je me suis débiné aux toilettes et je me suis arrangé pour faire une entrée dans la salle au moment de la fin de la conf, sous les applaudissements. Héhéhé, c'est que je commence à y prendre goût !
Comment ? Les applaudissements ne sont pas mérités ?
Oui, c'est vrai que leur présentation était nase…
Pas mérités par moi ? Alors, là, je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler… et d'ailleurs je ne vous entends plus, ça va couper, je passe dans un tunnel.